Les vins de Sablet sont aussi charmants que le village est adorable, avec le clocher de son église jaillissant au-dessus des toits au milieu du village. Sablet se situe au pied des Dentelles de Montmirail à côté du joli village de Gigondas. Les vignobles s’étendent autour du village jusqu’aux rives de l’Ouvèze et s’élèvent jusque sur les pentes des collines au-dessus. Les vins y sont réputés pour leur finesse sans pareille. 

Quel en est le secret ? Le nom lui-même est un indice. Sablet fait référence au sable, dont d’immenses bancs se trouvent près du village, et sont la clé de l’élégance du vin. Ce terroir de sable produit des vins rouges typés aux textures délicates, juteux tout en restant nets et denses. Leurs saveurs de fruits rouges sont aussi nettes et brillantes que des rubis. Les vins blancs sont une spécialité ici - sur la rive est du Rhône, aucun village nommé ne produit plus de vin blanc que Sablet. 

Leur cépage de prédilection est la Clairette, le cépage blanc, réputé pour sa fraîcheur. Les autres cépages phares de la vallée du Rhône trouve tout de même très bien sols à leurs pieds. La dénomination fait aussi de beaux rosés. Blancs comme rosés affichent ce style raffiné qui a fait de Sablet l’un des Villages Nommés les plus recherchés des Côtes du Rhône.

Vues plongeantes, routes escarpées en se rendant à Rousset- les-Vignes, on n’est pas loin des chemins empruntés par Hannibal pour monter vers les Alpes ! Accroché au massif montagneux de la Lance, ce village est l’un des plus au nord des Côtes du Rhône méridionales. C’est aussi, avec ses 300 hectares dont 20 en production Côtes du Rhône Villages Rousset-les-Vignes, l’un des plus confidentiels. 

Au XVe siècle, le cadastre relevait déjà plusieurs qualités de terre propice à la culture de la vigne, signe du potentiel de ce terroir. Depuis, les géologues ont levé son secret. Les collines de safre où s’enracinent les vignes sont constituées d’un mélange de sable et de fossiles de coquillages déposés par la mer il y a dix-huit millions d’années. 

De ces sols, aériens, naissent des vins rouges fruités, souples aux tanins doux. Sur le haut de la colline, ils se font plus corsés et structurés. Ils marient les cépages phares des Côtes du Rhône. Les rosés jouent, quant à eux, le registre des fruits rouges.

Même en France, rares sont les lieux qui peuvent se targuer de racines remontant à 2 000 ans d’Histoire. Mais Rochegude en fait partie ; mentionné par l’empereur Domitien dès le 1er siècle après JC. Plus récemment, il a également été reconnu par d’autres amateurs de vin célèbres, parmi lesquels l’ancien
président américain Thomas Jefferson, tombé sous le charme au cours de sa visite dans la région à la fin du XVIIIe siècle. 

Le style a évolué avec le temps, mais ce qui n’a pas changé, c’est le terroir. Sur des sols plus ou moins plats ou en pente, les vignes descendent d’un coteau rocheux vers des terres de sable, d’argile et de silex en contrebas. Une telle diversité est une force : les vignerons peuvent assembler ces terroirs entre eux pour créer des styles variés de vin rouge (et même un peu de blanc et de rosé). Ces vins rouges généreux et réchauffés par le soleil sont majoritairement issus du Grenache et de la Syrah, mais le Carignan est lui aussi plébiscité ici, apportant densité et charme à l’assemblage. 

Aujourd’hui, le flambeau de la dénomination Rochegude est porté par une poignée de vignerons fidèles et une solide cave coopérative, tournant ce vin historique vers un avenir prometteur, où il saura être apprécié par les générations futures.

Au coeur des Côtes du Rhône s’étend une immense colline argilo- calcaire, la montagne de Ventabren. Sa face sud est partagée  par deux Crus : Cairanne à l’ouest, Rasteau à l’est. Mais continuez à longer la colline vers l’est après Rasteau, et vous arrivez au village voisin de Roaix. Ce petit village est totalement entouré de vignes : plus de 85% des terres cultivées sont consacrées à la viticulture. 

Quand le terroir s’y prête à la perfection, pourquoi se contenter d’une demi-mesure ? Roaix est un paradis non seulement pour les vignes, mais aussi pour les promeneurs. 

Partez des terrasses sablonneuses situées en dessous du village et prenez de la hauteur jusqu’au sommet caillouteux : vous aurez alors la chance de profiter d’une des plus belles vues sur les montagnes environnantes, tout au long de votre chemin. A l’arrivée, débouchez une bouteille de Roaix rouge, et vous goûterez à un vin qui rappelle par le style ses deux célèbres voisins, sans y être tout à fait identique. Les vignes exposées au sud de Rasteau captent les rayons du soleil toute la journée, mais, à Roaix, l’orientation à l’est expose les vignobles au soleil matinal, avant de leur offrir de l’ombre dans l’après-midi. Le résultat est un fruité juteux, une grande profondeur, combinés à un équilibre divinement agréable. 

Les blancs et les rosés sont élaborés en petites quantités, mais ils ne manquent jamais d’impressionner - les vins blancs en particulier ont beaucoup de caractère. Encouragés par ce succès, les vignerons planteront peut-être plus de raisins blancs… s’ils trouvent de la place !

Si la chaleur estivale devient trop forte, on trouve toujours dans les Côtes du Rhône des terres plus fraîches, plus en altitude, où l’on peut prendre l’air - comme le Parc Naturel Régional préservé des Baronnies, entre les Alpes et le Mont Ventoux. 

Le village de Puyméras se situe sur les contreforts montagneux, là où les terres commencent à s’élever. Au sein de sa dénomination, il est rejoint par d’autres villages pittoresques tels que Mérindol-les-Oliviers, Mollans-sur-Ouvèze, Saint-Romain-en-Viennois et Faucon, pour former ensemble l’une des plus belles et des plus pastorales des dénominations des Côtes du Rhône. 

La vigne elle aussi se plaît dans ces climats frais. Les vignobles spectaculaires et vallonnés de Puyméras s’élèvent jusqu’à 400 m au-dessus du niveau de la mer et sont entrecoupés d’oliviers et de champs de lavande qui se balancent au vent. On n’élabore ici que des vins rouges, dans un style relativement léger, cristallin et brillant. Comme les voisins des dénominations en contrebas, on y cultive Grenache, Syrah et Mourvèdre. Les vignerons raffolent aussi du Cinsault dont les grosses baies juteuses apportent de l’harmonie aux vins. 

Etrangement, il semble presque que les vignerons de Puyméras parviennent à embouteiller un peu d’air frais dans leurs vins rouges, tous empreints de senteurs montagnardes et de fraîcheur aérienne.

C’est en se hissant sur l’une des collines environnantes que l’on peut voir à quel point la plaine du Plan de Dieu est vaste. Il y a des centaines d’années, c’était une forêt grouillante de bandits. Pour la franchir, il fallait faire ses prières au tout-puissant avant de tenter sa chance. Aujourd’hui, en lieu et place d’arbres, cette vaste terrasse plaine est couverte de vignes à perte de vue. Il se fait plus de vin ici que dans n’importe quel autre Village Nommé. 

La plaine est située entre deux rivières - l’Aygues et l’Ouvèze - qui se jettent dans le Rhône par sa rive est. Pendant des milliers d’années, ces rivières ont établi un lit profond de galets et d’argile, parfait pour la culture de la vigne, qui se prélasse désormais au soleil et bénéficie de l’influence rafraîchissante du vent du nord.

Cet endroit ensoleillé donne un vin profondément savoureux, voire musclé, qui regorge de parfums de baies forestières et d’herbes séchées, prenant en vieillissant des notes coriaces de bois et de cuir. Si vous aimez les vins rouges amples, généreux et corsés, le Plan de Dieu est un don du ciel.

Nyons est le plus récent de tous les Villages Nommés, et a obtenu ce statut en 2020. C’est aussi l’un des plus hauts en termes d’altitude, avec des vignes cultivées entre 200 m et 500 m d’altitude. Dans le contexte d’un réchauffement du climat, de plus en plus de viticulteurs regardent vers le haut - les terroirs de montagne n’ont jamais été aussi attractifs. 

Nous sommes ici vers la frange orientale des Côtes du Rhône, dans les contreforts des montagnes des Baronnies. Les vignes sont plantées autour de Nyons même et de trois villages environnants : Mirabel-aux-Baronnies, Piégon et Venterol. La production est exclusivement en rouge, assemblant généralement deux tiers de Grenache à un tiers de Syrah. Il fait frais ici. Toute la région est balayée par le Mistral, mais les vignobles sont bénis par un courant d’air supplémentaire qui vient des Alpes, connu sous le nom de Pontias. 

La légende raconte qu’un saint homme du nom de Césaire captura ce vent venu d’ailleurs, et l’apporta ici en le transportant dans son gant. Les vignerons lui doivent beaucoup : le vent contribue à l’état sanitaire des vignes et les rafraîchit, apportant une fraîcheur aérienne aux vins. 

La région est célèbre depuis longtemps pour ses olives et ses travées de lavande colorée, c’est une partie magnifique des Côtes du Rhône – version altitude.

Cette colline densément boisée, au nord de Châteauneuf-du-Pape, intéresse depuis longtemps les scientifiques grâce à sa diversité de plantes, d’insectes et d’animaux. Maintenant, elle intéresse aussi les amateurs de vin. On est ici proche du Rhône, mais une fois à l’abri de ces denses forêts, on pourrait presque l’oublier – on dirait un autre monde. 

Le massif d’Uchaux est connu depuis deux mille ans comme un site magique pour la culture de la vigne, mais jusqu’à récemment, les vignobles sont restés de la taille d’un timbre-poste; rendre cultivables les sols gréseux et calcaires est un travail éreintant. Mais une fois qu’elles se sont installées, les vignes peuvent plonger profondément dans la roche-mère elle-même. Il faut de la conviction pour être vigneron ici. 

Les vignes noueuses doivent lutter pour produire une récolte dans ces sols pauvres, et les rendements sont minuscules. Mais les vins rouges qui en résultent ne ressemblent à rien d’autre dans la région. Ils ont des arômes de fruits rouges, évoquant les fraises des bois et les framboises, incrustés de notes de poivre rose et d’épices comme la noix de muscade. Une vive acidité les traverse, créant un style de vin brillant qui peut se développer avec bonheur et durer des années en bouteille.

Aujourd’hui, la majorité des vins des Côtes du Rhône Villages sont des rouges, souvent élaborés sur la rive est du Rhône. Mais remontez 300 ans en arrière, et c’était la rive ouest qui était la plus connue - et leurs vins blancs étaient particulièrement appréciés. Ils furent même servis dans les cours royales d’Henri IV et de Louis XII.

Laudun, au coeur de la rive ouest, ou rive droite, produit toujours aujourd’hui des vins blancs très recherchés. Plus de 30% de sa production est en blanc, alors que la moyenne des Villages nommés est d’environ 6%. Ses sols plus sablonneux qu’ailleurs donnent aux vins une fraîcheur et une concentration qui en font un style de vin blanc très rafraîchissante. Comme partout dans les Côtes du Rhône méridionales, les assemblages sont de mise, jouant avec des cépages comme le Grenache Blanc, la Clairette, la Roussanne et le Viognier pour trouver le parfait équilibre. 

Laudun est l’un des villages nommés les plus importants en superficie, avec des vignobles recouvrant la vallée de la Tave, un cours d’eau qui traverse l’aire d’appellation avant de rejoindre le Rhône. Les sols plus caillouteux du fond de la vallée apportent une belle rondeur à leurs vins rouges, avec beaucoup de Syrah apportant des épices et de la texture au charnu du Grenache. Les vignes grimpent sur les collines environnantes et se nichent dans les clairières boisées où elles peuvent trouver fraîcheur et ombre. Les goûts et les tendances changent au fil des siècles, mais Laudun élabore toujours des vins blancs – et rouges– dignes d’un roi.

Gadagne est une terre de pierres et de vent. Les vignes se frayent un chemin à travers de profonds lits de galets, les galets roulés rendus célèbres par Châteauneuf-du-Pape, et que l’on retrouve dans tout le Rhône méridional. L’intrépide Gadagne se situe au sud de son célèbre voisin, et c’est le plus méridional de tous les Villages Nommés.

La dénomination est restreinte aux vignobles les plus caillouteux, et seuls les vins rouges sont autorisés. Avignon n’est qu’à 20 minutes en voiture, et lors de la Papauté d’Avignon au XIVe siècle, les papes qui y résidèrent reconnurent rapidement la qualité de ces sols. Des piliers en pierre patinée indiquant les propriétés papales se trouvent encore dans les vignes.

Ce sont des vins robustes, musclés, structurés et issus de cépages locaux.